POEMS
My Poems
CHANT D’AMOUR
Tu m’as appelée ma Terre bien aimée
J’étais exilée dans un pays de brumes
Aveuglée par des beautés artificielles
J’ai entendu ton chant d’espoir
Tu m’as appelée
Tu m’as choisie ma Terre bien aimée
Parmi ton Peuple exilé, j’ai été ton élue
Pleine de gratitude, le cœur vibrant
J’ai tourné mon regard vers toi
Tu m’as choisie
Tu m’as accueillie, ma Terre bien aimée
Comme une mère aimante
Tu m’as engloutie dans tes bras de douceur
Tu as effacé mes peines et apaisé mon Ame
Tu m’as accueillie
Tu m’as émerveillée, ma Terre bien aimée
Ta lumière d’or et d’azur a illuminé mon cœur
J’ai marché sur tes sentiers, respiré tes senteurs
Admiré tes vallées verdoyantes
Tu m’as émerveillée
Et chaque jour, je chante mon amour pour toi
Et chaque jour, je loue le Très Haut
De m’avoir offert en présent
Ma Terre Promise, Ma terre Bien Aimée
Murielle CHEMLA
Yom yerushalayim, 24 mai 2017
BLEUS
Jérusalem, accrochée à ses collines s’éveille doucement.
Bleu Blanc – le petit matin n’est que quiétude et paix. La ville décline sa journée à venir.
La nuit hésite à s’éloigner, le jour commence à prendre sa place.
Le ciel s’éclaircie peu à peu.
Soudain, le soleil perce de ses rayons ardents et embrase le ciel de mille feux.
L’éblouissement irradie les murs et les jardins.
La promesse du jour s’annonce, la couleur du ciel s’affirme.
Bleu royal, Bleu divin – la pureté du ciel de Jérusalem raconte son destin millénaire, son histoire, son temple et le souffle divin planant sur la ville sainte.
Blanc Bleu – le drapeau hissé fièrement se confond avec le ciel et l’Etoile bleue chante l’espoir.
Mais le ciel se couvre.
Bleu Gris – jour de tourmente, les nuages s’amoncellent, le ciel s’obscurcie.
Jérusalem souffre, Jérusalem pleure son destin tragique de douleurs et de guerres.
Le ciel lourd se teinte de rouge, le rouge du sang qui coule et se déverse dans ses rues.
Gris-bleu-sang – gris métallique, des armes et de la destruction.
Mais la lumière se cache derrière les nuages, elle n’a jamais disparue, elle tente de percer l’ombre.
Du plus profond de l’obscurité, une infime lueur subsiste qui rappelle l’espoir et la délivrance future, malgré la souffrance et les larmes.
Et la fin du jour approche, la journée se termine.
Bleu Rose – le ciel de Jérusalem se teinte de couleurs flamboyantes qui balayent dans une embrasée sauvage, les jours sombres.
La ville irradie. Les oranges, les roses, les mauves impriment les murs de la ville.
Bleu Nuit- la nuit est tombée sur Jérusalem. Le ciel s’illumine peu à peu de million d’étoiles et la lune blanche préside et veille sur ses enfants.
Dans la nuit profonde, éclaboussée d’éclats d’étoiles, le ciel pur du désert murmure l’histoire de nos pères pendant l’errance.
Jérusalem s’endort.
Et toutes les couleurs se mélangent dans les songes de la ville éternelle.
Comme un peintre sur sa palette, elle prépare ses couleurs et nous promet un chef-d’œuvre pour les siècles futurs.
Murielle CHEMLA
MA PRIERE POUR YOM HAATSMAOUT
La sirène a retenti ce matin.
Le pays s’est figé dans une prière muette.
Ecoute le cri des mères qui monte vers toi.
La douleur est intense et ne s’apaisera jamais
Apporte-nous la consolation, nos enfants sont partis au combat et ne sont pas revenus.
Mais demain,
Demain, nous sècherons nos larmes et chanterons ta Gloire.
Les drapeaux en berne seront hissés fièrement sur les bâtisses et sur les mats.
Le symbole du Roi Choisi, flottera sur le pays.
Nous déclarerons aux peuples notre souveraineté sur la terre que tu nous as donnée.
Par Ta volonté et Ton infini bonté, tu as fait rentrer ton Peuple exilé sur sa terre.
Demain nous foulerons notre terre bénie et nos cœurs s’enivreront de ses splendeurs.
Nos âmes s’élèveront pour chanter tes Louanges
Demain, nous nous éparpillerons dans les jardins, nous allumerons les feux et, comme jadis dans Ton Temple, ferons griller les viandes.
Vois, tes enfants reconquièrent leur pays.
Ton peuple s’active pour reconstruire ta demeure.
Il bâtie et laboure, il crée et invente dans une exaltation prophétique.
Quel émerveillement : partout les maisons s’élèvent, les routes sillonnent le pays, les champs refleurissent, les arbres s’épanouissent, les fleurs nous enivrent de leur parfum.
Demain, nous t’attendrons, nous t’espèrerons.
Ta Sainte Demeure est prête à accueillir Ton Souffle Divin.
Mais ne tarde pas, la route fut longue et douloureuse.
Demain, nous t’attendrons, nous t’espèrerons.
MURIELLE CHEMLA
Jérusalem
2 iyar 5776
LA VIEILLE DAME ET LE SOLDAT
Elle s’en allait à petits pas, courbée par le poids des années.
Chargée de quelques paquets, elle regagnait sa demeure.
La rue escarpée de Jérusalem était si rude pour une vieille dame.
Elle se souvenait, dans sa jeunesse, grimper cette même rue d’un pas alerte.
Mais les années étaient passées. Tant de choses avaient changées.
Elle vivait à Jérusalem bien avant la création de l’Etat d’Israël.
Elle y avait trouvé son havre de paix, après l’horreur infâme,
Elle avait posé son maigre baluchon et reconstruit sa vie
La ville était alors presque un village.
Chaque pierre de sa chère ville était marquée de souvenirs,
Des joies, bien sûr, mais aussi des chagrins.
La naissance de ses enfants, la pauvreté et la famine.
Les festivités de l’indépendance et les guerres, tant de guerres.
Le jeune soldat remontait la rue à grande enjambée.
Il se pressait, l’autobus le ramenant à sa caserne l’attendait.
Il valait mieux ne pas être en retard.
Il aperçut la silhouette gracile de la vieille dame alourdie par sa charge.
Sans réfléchir, il se précipita à sa rencontre pour lui venir en aide.
Il la délesta de ses paquets et avec une infinie délicatesse,
Lui soutint le bras pour l’accompagner.
La vieille dame se retourna vers lui avec un sourire de gratitude.
Il vit la marque tatouée là, sur son bras.
La gorge nouée d’émotion, il accorda ses pas à ceux de son ainée.
Et voici les deux, côte à côte, cheminant sans mots dire
La jeunesse flamboyante et la mémoire meurtrie.
Arrivés au pas de la porte,
Le jeune soldat déposa les paquets.
Il eut voulu lui dire qu’elle n’aurait plus à avoir peur,
Qu’il était là pour la protéger.
Elle eut voulu lui dire qu’elle l’aimait comme un fils
Et le serrer contre son cœur.
Mais avec une infinie pudeur,
Elle murmura quelques remerciements et le bénie.
Il lui sourit, et s’en retourna, sans un mot.
De cet instant suspendu, il emportera dans son cœur, un peu de son fardeau
Elle gardera dans son corps, un peu de sa jeunesse.
Scène éphémère dans une rue de Jérusalem
Scène quotidienne de bonté et d’amour.
Murielle Chemla
Fevrier 2017